Après avoir vu 2 de ses banques se faire liquider par la Banque Centrale Européenne, le gouvernement Italien se retrouve avec une troisième banque en difficulté. Cette dernière connaît des difficultés persistante depuis la crise financière de 2007 et nécessite une intervention du gouvernement Italien pour continuer à fonctionner
Dans le but de mettre fin à des années de lutte, le gouvernement Italien a décidé de nationaliser la banque Monte dei Paschi dans le cadre d’un plan de relance accepté par les dirigeants européens, plan qui inclut la suppression massive de 28,6 milliards d’euros de créances douteuses.
En présentant ce plan le PDG de la banque, Marco Morelli a indiqué qu’effacer ces créances qui plombaient la banque était la décision la plus pertinente approuvée par la commission européenne dans le cadre de ce plan de sauvetage.
Le gouvernement Italien injectera 5,4 milliards d’euros pour sauver cette banque, ce qui lui assurera une participation à hauteur de 70% dans le cadre d’un plan total de 8,1 milliards d'euros. Selon l’accord, le gouvernement devra se retirer d’ici 5 ans.
Le plan de sauvetage de Monte dei Paschi arrive tout juste une semaine après que le gouvernement ait annoncé d’autres plans pour sauver deux petites banques du pays (Veneto) qui ont fait perdre des milliards d’euros à des milliers d’épargnants.
Le ministre des finances, Pier Carlo Padoan, a déclaré Mercredi que ces plans ont « éloignés les obstacles à la croissance. Le pire est désormais derrière nous ».
Il s’agit du troisième refinancement de la banque Monte dei Paschi, troisième plus grande banque Italienne en termes d’actifs qui tentaient de se remettre d’une mauvaise gestion et de créances douteuses aggravés par la longue crise économique qu’a connu l’Italie.
En vertu du plan de lutte contre des prêts douteux, 26,1 milliards d'euros seront regroupés et vendus à 21% de la valeur comptable brute, la majeure partie sera vendue au fonds Atlante II appartenant au gouvernement. La banque italienne, quant à elle, n’en conservera que 5%.
Dans une précédente tentative de sauvetage le prix proposé de 33% de la valeur comptable avait dû être renégocié car la Banque n’avait pu trouver un partenaire pour financer les 5 milliards d’euros nécessaires.
Les pertes sur les créances seront comptabilisées par la banque sur le premier semestre en tandis que la transaction devrait être terminée d’ici juin prochain.
Les 2,5 milliards d’euros de créances douteuses restantes seront retirés selon une procédure différente.
Le plan quinquennal prévoit un bénéfice net supérieur à 1,2 milliard d'euros d'ici 2021 comparé à la perte de 2,3 milliards d'euros en 2016. Ainsi la banque devra recentrer ses activités sur la banque de détails et sur les petites entreprises. Au cours de la période, la banque sera soumise à des contrôles stricts de ses dépenses : la rémunération des dirigeants exécutifs sera limitée, les effectifs seront réduits de 5500 personnes et les agences de proximité seront fermées au fur et à mesure que la banque basculera vers des services numériques. La banque pourrait reprendre ses activités en bourse avant la fin du mois de septembre, a déclaré M. Morelli.
Morelli a accepté une réduction de salaire drastique de 70%, sans bonus durant la période au où la banque sera sous tutelle de l’État. Il est l'un des six responsables qui fait l’objet de ces coupes de salaire.
Il a déclaré que c’est grâce à des règles claires sur la structure du capital et la liquidité que la banque pourra récupérer la confiance des consommateurs et des entreprises qu'elle a perdu au cours de cette crise.
"Je pense que maintenant la banque Monte dei Paschi est de retour", a déclaré Morelli, directeur depuis neuf mois. "Ce que la haute direction a connu au cours des neuf derniers mois est quelque peu hors du commun... C’est comme si nous étions dans un hôpital : nous avons eu une urgence toutes les cinq minutes".
L'approbation de la Commission européenne a été un élément clé du sauvetage de la banque, car les nouvelles règles de l'UE cherchent à éviter l'utilisation de l'argent des contribuables pour sauver les banques. Cependant, la Commission à accepter le refinancement de la banque après s’être d’abord assuré que les actionnaires de la banque et les créanciers de second rang essuieront en premiers les pertes (environ 4,3 milliards d'euros) afin de minimiser la facture pour le gouvernement.
Source : CourtHouseNews.com