Après la Chine et le Japon, l’Australie instaure des mesures de régulation sur le secteur de la crypto-monnaie

ArticleMonnaie25 août 2017 - 06:26:34

Suite aux mesures prises par la Chine et le Japon pour réglementer les monnaies numériques, l'Australie tente de réprimer le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme avec des plans visant à réglementer les plateformes échanges de bitcoins.

À la suite des mesures prises par la Chine et le Japon pour réglementer les monnaies numériques, l'Australie tente de réprimer le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme avec des plans visant à réglementer les plateformes échanges de bitcoins.

"La menace de piratage évolue constamment, elle change au fur et à mesure que de nouvelles technologies émergent et que les cybercriminels tentent d’en exploiter les failles. Ces mesures viseront surtout à démasquer les criminels", a déclaré le ministre australien de la Justice Michael Keenan dans un communiqué de presse.

Le gouvernement australien a proposé un ensemble de réformes jeudi qui pose les bases de la réglementation et qui place les plateformes d’échange de monnaie digitale sous l’autorité du Centre Australien d'Analyse des Transactions et des Rapports (AUSTRAC).

Ces plateformes servent de marché où les commerçants peuvent acheter et vendre des devises numériques, comme le bitcoin, en utilisant des monnaies fiduciaires, comme le dollar. Le Bitcoin a augmenté massivement cette année. Son prix a augmenté pour s'établir à 73,93 milliards de dollars et le prix a récemment atteint de nouveaux records. Le bitcoin se négocie actuellement à 4 476 $ et le prix a augmenté de 348% par rapport à l'année passée.

Le projet de réforme de la loi vise à améliorer la Loi sur le financement du blanchiment de capitaux et à augmenter les pouvoirs d'AUSTRAC qui est un organe de lutte contre le terrorisme.
Selon le ministre, jamais auparavant le secteur de la crypto-monnaie Australien n’avait été réglementé. L’objectif du gouvernent est d’aller à l’encontre de la volonté des utilisateurs de ce type de plateforme qui souhaitent non seulement rester anonyme, mais aussi refusent toute tentative de régulation et de contrôle de la part du gouvernement.

"Interdire les transferts de liquidité aux criminels et aux terroristes est une partie essentielle de nos moyens de défense de sécurité nationale et nous nous attendons à ce que les entreprises installées en Australie respectent nos règles", a-t-il déclaré.
Cette nouvelle règle a été accueillie de manière très positive par Aurélien Menant, fondateur et PDG de Gatecoin : plateforme d’échange de monnaie numérique basée à Hong Kong.

"Cela illustre parfaitement la reconnaissance croissante du bitcoin et d'autres monnaies numériques comme des réserves de valeur par les gouvernements. Le mesures de régulation d’AUSTRAC fera fuir les entreprises malhonnêtes et permettront aux entreprises sérieuses d’échange de bitcoin de pouvoir répondre correctement à la demande venant du marché", a-t-il déclaré à CNBC par courrier électronique.

Menant a déclaré que cela aiderait le marché de la crypto-monnaie australien à s’accroitre et que cela favoriserait une adoption plus large des devises numériques.

La volonté de régulation australienne est semblable à certaines mesures mises en place en Chine et au Japon.
Au mois de Janvier et de Février, la Banque populaire de Chine a annoncé qu'elle enquêtait sur le Bitcoin et a qu’elle avait rencontré plusieurs plateformes d’échanges pour les avertir qu’elles risqueraient la fermeture si elles venaient à violer les règlements anti-blanchiment, :  cela a fortement incité ces plateformes d’échange à améliorer leurs systèmes. La banque centrale et le gouvernement chinois ont jusqu'à présent refuser de publier les règles explicites qu’ils ont mis en place pour la crypto-monnaie.

En revanche, le Japon a promulgué une nouvelle loi acceptant bitcoin en tant que monnaie légale au début de cette année. Ce mouvement a entraîné une flambée de la demande pour la monnaie électronique par les investisseurs et plusieurs grands détaillants acceptent désormais le Bitcoin comme moyen de paiement. Cette nouvelle loi a également nécessité que les plateformes d’échanges du pays se conforment aux nouvelles exigences réglementaires.
"Jusqu'à présent, au Japon et en Chine, les principes de transparence et de lutte contre le blanchiment de capitaux sont devenus plus stricts, mais cela n'a pas affaiblit les activités commerciales, le Japon et la Chine restant les marchés les plus importants pour le commerce de la crypto-monnaie à l'échelle mondiale », a déclaré Menant.

Un défi pour l'Australie sera de réglementer les plateformes d’échanges de crypto-monnaie basés à l'extérieur du pays mais qui fournissent néanmoins des clients australiens, car certaines de ces plateformes étrangères ne respectent pas les nouveaux principes gouvernementaux de transparence, a déclaré Menant.

Source : CNBC